Le retour du petit homme vert
5ème album en 6 ans, pour une carrière solo débutée juste après la vingtaine, Adam Green est ultra-prolifique. En témoigne donc ce Sixes and Sevens, rempli jusqu’à plus soif de nouvelles compositions : 20 titres pour l’édition normale, 24 pour l’édition collector, c’est tout de même beaucoup (trop ?).
D’autant que le lien entre les pistes est difficile à faire : le disque débute avec Festival Song limite gospel, enchaîne avec Tropical Island et son glockenspiel gimmick. Place à la chanson bluesy ensuite avec Cannot Get Sicker, puis au truc chelou-slam de That sounds like a pony, sans parler plus loin de You get so lucky, dont la flûte de pan rappelle, au choix, El condor pasa ou la musique de la pub Nescafé. Cependant, on ne peut pas reprocher à Adam de faire les choses à moitié. Peu (voire pas) de titres bâclés. Mieux, la plupart des morceaux ont une production léchée, à base de sections de cordes soignées et de chœurs au poil !
Bref, ça part dans tous les sens mais ça semble rester sous contrôle du créateur. Il faudra sans doute de multiples écoutes avant d’apprécier pleinement ce disque, bien moins cohérent, bien plus long, et donc nettement moins accessible, que Friends of mine par exemple, (chef d’)œuvre de jeunesse, toujours aussi instantanément plaisant. En définitive, l’étiquette anti-folk des débuts est peut-être un peu réductrice. Quoiqu’il est vrai que, sur ce disque, on a (presque) de tout, sauf du folk.